Crise et perspectives !
Retour 31 | 07 | 2020 Economie et Marché

Crise et perspectives !

Nombreux sont ceux, professionnels comme particuliers, qui par ces temps de crises sanitaires et économiques, aimeraient pouvoir prédire l’avenir du marché immobilier.

Les pronostics divergent et tiennent comptes des conditions de sortie de crise sachant que le marché de l'immobilier dépend de quatre facteurs : l'économie, l'emploi, les taux d'intérêt et le moral.

Selon Standard and Poor's (« S&P »), l’agence de notation américaine, les prix de l'immobilier devraient baisser dans toute l'Europe. En France, elle prévoit un recul de 1,4 % en moyenne après toutefois une hausse de 4% enregistrée en 2019. Tout dépendra notamment de la durée de présence du virus, d'une éventuelle seconde vague, et de l'effet de la crise sur le marché du travail.

Or ce qui s’observe, c’est que les mauvaises nouvelles se succèdent depuis la sortie du confinement : les procédures de liquidation (André, NafNaf, Camaieu, Alinea…), les plans sociaux (Airbus, Renault, SNCF…), l’endettement des Etats pour gérer la crise, la hausse du chômage, la reprise de la pandémie à l’échelle internationale et nationale.

Les dernières prévisions économiques de la commission européenne laissent entendre que la récession due au coronavirus sera fortement marquée pour certains secteurs économiques et globalement entrainera une baisse du PIB de 9% à 10,6% sur l’année 2020.

Concernant les taux d’intérêts, après une légère augmentation en début d’année, les banques ont dû opérer un réajustement en Juin au regard de la crise. Celui-ci varie de 0,05 à 0,30% selon les durées et les banques. Par exemple sur 20 ans le taux est passé de 1,50% à 1,40% en moyenne. Toutefois les taux devraient rester stables car les banques sont elles aussi en difficultés. Les conditions d’octroi se sont toutefois durcies et les banques sont de plus en plus prudentes.

A noter que les accords européens ont permis de sécuriser à minima les marchés financiers.

Le devenir du marché immobilier devrait reposer alors sur le moral des ménages. 

Dans les conditions actuelles la tendance de nombreuses personnes est de retarder les projets, de se recentrer sur les dépenses essentielles et d’épargner pour ceux qui le peuvent. A noter que 55 milliards d’euros ont été épargnés pendant le confinement de ce début d’année !

Il y a bien eu un effet de reprise mais celui-ci résultait d’affaires en instance et l’évolution sur un an des volumes de transactions a baissé de 1,2% à Juin 2020. 

Il y a bien eu un arrêt de l’activité pendant le confinement !

Le côté positif de la situation est que la résilience du marché immobilier est réelle : malgré l’impact de la crise sanitaire sur l’économie et l’emploi, et donc à court terme la perte d’acquéreurs potentiels, les notaires témoignent de la très forte appétence pour l’acquisition immobilière. 

Comme évoqué le recentrage des orientations vers des besoins essentiels semble naturellement amener à considérer la qualité du logement (éventuellement conjuguée à de nouveaux outils de travail à distance), comme un paramètre primordial. 

Et un projet immobilier est avant tout un projet de vie. 

Ainsi la tendance post-covid reflète un regain d’intérêt pour les biens éloignés des grands centres urbains, à la recherche de plus de liberté et d’espace après une période de confinement forcée.

Mais l’intérêt porté à l’immobilier a d’autres raisons plus « psychologiques ».

Ainsi on note une reprise de la confiance des ménages, après une baisse historique constatée suite aux mouvements sociaux et pendant le confinement : selon l’Insee, en juin, la proportion des ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente nettement et rejoint sa moyenne de longue période, après 5 mois consécutifs de baisse…

Une confiance raisonnée et consciente de l’environnement : il y a une envie de croire en son avenir même si les craintes concernant l’évolution du chômage perdurent. Une situation favorable à la mise en œuvre d’un projet immobilier. 

Dans tous les cas de figure la stabilisation des prix sur le court terme est le paramètre qui garantira une reprise du marché attendu dès septembre. 

Article rédigé par
Aurélie KALIFA